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  • Photo du rédacteurLa Cinéphile

En attendant la nuit [CRITIQUE]

Dernière mise à jour : 5 juin

Pour son premier long-métrage de fiction, Céline Rouzet se réapproprie la figure du vampire et livre un film touchant et réaliste qui a su conquérir le cœur des membres du Jury au 31ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer où il a obtenu le Prix du Jury ex-aequo.







Philémon est un adolescent pas comme les autres : pour survivre, il a besoin de sang humain. Dans la banlieue pavillonnaire un peu trop tranquille où il emménage avec sa famille, il fait tout pour se fondre dans le décor. Jusqu’au jour où il tombe amoureux de sa voisine Camila et attire l’attention sur eux…






Avec En attendant la nuit, la réalisatrice et scénariste Céline Rouzet propose une oeuvre originale au sens où il s'agit d'un film de vampire, avec les codes propres au genre tels que le danger du soleil, l'attrait pour le sang et, bien sûr, la morsure ainsi que toutes les métaphores qui en découlent, tout en les réinventant.


Ainsi, l'intrigue se déroule à notre époque, dans un quartier pavillonnaire où Philémon et sa famille passent pour des gens ordinaires, lambdas, ce qu'ils sont, à l'exception du jeune homme qui est un vampire depuis sa naissance comme le montre la scène d'introduction.


Il n'y aura pas véritablement de réponse sur le pourquoi du comment mais, finalement, ce n'est pas le sujet. C'est comme ça et la famille doit vivre avec, elle a appris à composer avec cela et fait tout pour s'en sortir du mieux possible sans que la santé de Philémon ne se dégrade à cause d'un manque de sang. Cela donne lieu à des scènes de vie un peu décalées en raison de ce handicap qui touche le fils et le ton est souvent léger. Mathias Legout-Hammond, Elodie Bouchez, Jean-Charles Clichet et Laly Mercier forment une belle petite famille à laquelle on s'attache très rapidement.


La vie de la famille étant rythmée par la nécessité pour les parents, et plus particulièrement pour la mère, de prodiguer à son fils du sang avec une posologie régulière, cela rappelle d'ailleurs, en bien plus léger, le film Nos Cérémonies et le rituel que doivent effectuer les jumeaux pour continuer à vivre.


Qui plus est, il y a une ambiance proche des récits sur l'adolescence, un aspect teen movie avec Philémon qui cherche à se rapprocher de sa voisine Camilla et de son groupe d'amis, tous adolescents. Cela amène ainsi à des moments plus dramatiques, plus sensibles du fait que Philémon voudrait seulement être normal et pouvoir vivre, tout simplement. Le travail sur le son permet d'ailleurs de mettre en avant les sentiments du personnage dans des moments plus intimes lorsqu'il est avec Camilla, où on entend des battement de cœur qui s'accélèrent.


Le film possède néanmoins certaines longueurs, en particulier sur la fin, et il ne tache jamais vraiment alors qu'il est question de vampire. Le choc n'est jamais visuel, Céline Rouzet préférant le hors-champ et la suggestion à la monstration et il est vrai qu'une plus grande prise de risque en la matière aurait pu être payante.


En attendant la nuit est une proposition filmique originale, proposant une approche de la différence et de l'acceptation dans une communauté par le prisme de la figure du vampire qui trouve ici un nouvel élan. Céline Rouzet offre un film sensible empreint de réalisme qui se révèle être une belle surprise.


Critique réalisée suite à la projection du film au 31ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer.

2 Comments


Guest
Jun 07

Moi qui ne suis pas une adepte de ce genre de films, je dois dire que cette nouvelle critique ouvre d autres horizons sur les vampires , sanguinolents que nous connaissions déjà, le ton est mis sur la différence qui est vraiment au goût du jour, dans bien des domaines, bravo pour ce nouvel " oeuil " suggéré ! Liliane Darenne

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La Cinéphile
La Cinéphile
Jun 08
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Et oui, les vampires aussi évoluent et c'est tant mieux !

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