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  • Photo du rédacteurLa Cinéphile

Indiana Jones et le Cadran de la destinée [CRITIQUE]

15 ans après un quatrième volet décevant, le plus célèbre des archéologues reprend du service. Est-ce que c'était une bonne idée de repartir à l'aventure ou aurait-il mieux valu laisser le professeur Jones profiter de la retraite ?

Affiche française Indiana Jones et le cadran de la destinée

1969. Indiana Jones s’apprête à tirer sa révérence. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l'estimé professeur d'archéologie est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles dans son modeste appartement, où il vit seul désormais. Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d'un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le fameux cadran d'Archimède, un appareil qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. En arnaqueuse accomplie, Helena vole l’objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n'a d'autre choix que de se lancer à sa poursuite. Il ressort son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée...


Poursuivre une saga culte initiée dans les années 1980 n'est pas chose aisée et la nostalgie ne fait pas tout. Faire revenir Indiana Jones sur grand écran après l'échec du Royaume du Crâne de Cristal était un pari audacieux car il fallait convaincre de l'intérêt de proposer un nouveau film avec un personnage qui, disons le franchement, n'est plus de première jeunesse.


Ainsi, on pouvait se demander ce qu'allait donner Le Cadran de la Destinée avec papy Indiana Jones qui se retrouve dans un monde où il n'a plus vraiment sa place, où il est semble en décalage avec son temps, regrettant vraisemblablement le passé et les grandes aventures qu'il a vécues. C'est d'ailleurs principalement grâce à Harrison Ford qui, il faut le dire, est ici en forme. que le film tient un peu la route et intéresse un peu le spectateur.

Harrison Ford (Indiana Jones) dans le Cadran de la destinée
Harrison Ford (Indiana Jones) dans le Cadran de la destinée © Disney / Lucasfilm

En effet, hormis ce personnage emblématique et les quelques références aux précédents films - dont une au Temple Maudit, deuxième volet mal-aimé dont la noirceur fait tout son charme - il y a peu de choses à retirer de ce cinquième volet si ce n'est une aventure sans saveur, où le côté film d'action prend le dessus, surtout dans la première partie. Quelques passages restent plaisants, comme la séquence de l'enchère à Tanger mais ils sont peu nombreux.


Qui plus est, certaines scènes ne sont pas toujours très lisibles, notamment celles de nuit dans l'introduction, et les effets visuels sont parfois trop voyants, notamment les incrustations sur des décors trop souvent en image de synthèse et sans aucune profondeur. On finit par ne plus y croire, tout comme pour le quatrième volet et c'est dommage quand on sait à quel point la trilogie parvenait à nous emporter avec ses décors et paysages.


Concernant le de-aging pour rajeunir Ford, il n'est pas parfait mais le résultat est plutôt correct dans l'ensemble. On notera également les efforts de James Mangold, qui a la lourde responsabilité de passer derrière Steven Spielberg à la réalisation, pour essayer de retranscrire l'ambiance des précédents opus, allant parfois jusqu'à recréer des plans similaires à certains que l'on a déjà pu voir dans La Dernière Croisade par exemple.

Harrison Ford (Indiana Jones) rajeuni dans le Cadran de la destinée © Disney / Lucasfilm
Harrison Ford (Indiana Jones) rajeuni dans le Cadran de la destinée © Disney / Lucasfilm

Cependant, cela ne suffit pas et la suspension volontaire d'incrédulité est mise à mal à plusieurs reprises et ce dès la première séquence. Le film veut en faire trop et ça finit par ennuyer voire agacer, surtout lorsque le film joue sur la nostalgie et essaye d'amadouer le spectateur grâce à ça.


D'ailleurs, au niveau du casting, comme mentionné plus haut, Harrison Ford est toujours convaincant, Phoebe-Waller Bridge incarne une Helena Shaw un peu énervante étant donné qu'elle n'est intéressée que par l'appât du gain une bonne partie du film mais ça reste un personnage féminin intéressant du fait que c'est tout de même une figure d'aventurière fonceuse et intrépide, et le duo qu'elle forme avec Ethann Isidore, qui joue Teddy, fonctionne bien. Boyd Holbrook méritait mieux, surtout lorsqu'on sait qu'il est capable d'endosser le rôle de personnage terrifiant comme il l'a si bien fait dans The Sandman. Mads Mikkelsen fait quant à lui le job qu'on attend de lui dans le rôle du méchant, nazi qui plus est, qui est d'ailleurs extrêmement détestable dans une scène en particulier.

Mads Mikkelsen (Jürgen Voller) et Phoebe Waller-Bridge (Helena Shaw) dans le Cadran de la destinée © Disney / Lucasfilm
Mads Mikkelsen (Jürgen Voller) et Phoebe Waller-Bridge (Helena Shaw) dans le Cadran de la destinée © Disney / Lucasfilm

Enfin, le sentiment de menace, de danger n'est jamais véritablement présent, que ce soit dans les scènes flashbacks où, forcément, le spectateur sait pertinemment que le héros ne risque rien, ou dans le reste du film. Il n'y a pas cette tension qu'on retrouvait par exemple dans le deuxième volet lorsqu'Indy est envoûté par les adeptes de Kali ou dans le troisième opus lorsque la vie de Henry Jones Sr. ne tient plus qu'à un fil.


L'intrigue aurait pu prendre des tournures mais il n'y a aucune prise de risque et surtout par sur la fin qui laisse un goût doux-amer car on joue sur la corde sensible sans pour autant aller au bout des choses.


S'il possède quelques moments un tant soit peu intéressants et prenants, Indiana Jones et le Cadran de la destinée est un autre film de trop dans une saga qui aurait dû s'arrêter en 1989. Il est vraiment temps que notre bon vieil archéologue prenne sa retraite.

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