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La Roue du Temps - Saison 3 [CRITIQUE]

  • Photo du rédacteur: La Cinéphile
    La Cinéphile
  • il y a 21 heures
  • 6 min de lecture

La troisième saison de la série de fantasy La Roue du Temps vient de s'achever sur Prime Video avec la mise en ligne de l'épisode 8. Après deux premières saisons intrigantes mais dont la complexité pouvait rapidement faire perdre le fil aux spectateurs néophytes, cette saison parvient-elle à nous embarquer à nouveau dans l'univers créé par Robert Jordan ?

affiche française de la troisième saison de la série La Roue du Temps sur laquelle Rand al'Thor porte Moiraine Damodred dans ses bras dans un désert avec des piques plantées dans le sable

Les menaces contre la Lumière se multiplient : la Tour Blanche est divisée, les Ajahs Noirs sont en liberté, de vieux ennemis reviennent aux Deux Rivières, et les derniers Réprouvés sont à la poursuite du Dragon... y compris Lanfear, dont la relation avec Rand marquera un choix crucial entre la Lumière et les Ténèbres pour tous les deux. Alors que les liens avec son passé commencent à se défaire et que son pouvoir corrompu se renforce, Rand devient de plus en plus méconnaissable pour ses plus proches alliées, Moiraine et Egwene. Ces femmes puissantes, autrefois professeur et étudiante, doivent maintenant travailler ensemble pour empêcher le Dragon de se tourner vers les Ténèbres... quel qu'en soit le prix.



Réussir à condenser l'histoire d'un univers aussi riche et complexe que celui de La Roue du Temps créé par Robert Jordan qui se déploie sur quatorze romans, sans compter la préquelle, dont la taille varie en 600 et 1000 pages est un exercice qui semble presque impossible. Pourtant, le showrunner Rafe Judkins et son équipe se sont attelés à cette tâche et force est de constater qu'ils s'en sortent plutôt bien.


En effet, les deux premières saisons faisaient plutôt office de présentation et de mise en place des différentes intrigues et il fallait s'accrocher pour réussir à suivre tout ce qu'il se passait en raison des multiples personnages et lieux. Avant de parler plus précisément de la saison 3, voici un bref résumé de la série :

La Roue du Temps suit les aventures d'un groupe de cinq jeunes adultes - Rand al'Thor (Josha Stradowski), Egwene al'Vere (Madeleine Madden), Nynaeve al'Meara (Zoë Robins), Perrin Aybara (Marcus Rutherford) et Mat Cauthon (Dónal Finn) - natifs de la région de Deux-Rivières dont le quotidien est bouleversé lorsque Moiraine Damodred (Rosamund Pike), une Aes Sedai, autrement dit une personne capable de canaliser le Pouvoir Unique, arrive dans leur village, persuadée que l'un d'entre eux est le Dragon Réincarné, un personnage dangereux de l'histoire destiné à sauver le monde ou à le briser. Il s'avère que Rand est le Dragon Réincarné et il se proclame comme tel à la fin de la saison 2 après avoir vaincu un Réprouvé, un ancien Aes Sedai qui, avec d'autres, s'est tourné vers les Ténèbres.

Avec cette nouvelle saison, la série peut enfin prendre son envol en passant à la vitesse supérieure maintenant que tout est en place et que les personnages ont bien grandi depuis la première fois que les spectateurs les ont découverts. En résulte alors huit épisodes plus matures et qui illustrent à quel point la série se bonifie au fil des saisons.

Elayne Trakand, Egwene al'Vere et Nynaeve al'Meara portant des armures et sur des chevaux dans un épisode de La Roue du Temps
Elayne Trakand (Ceara Coveney), Egwene al'Vere (Madeleine Madden) et Nynaeve al'Meara (Zoë Robins) dans La Roue du Temps (03x01) - ©AMAZON

La grande force de cette saison 3 que l'on percevait déjà dans les épisodes précédents réside dans le traitement des personnages. Il y a à la fois des personnages féminins forts et des personnages masculins forts, des femmes de pouvoir et des hommes qui expriment leur sensibilité, il y a une véritable diversité qui se transparaît aussi dans les romances proposées, avec un accent mis sur les romances queer, et ça fait du bien de voir une telle représentativité dans une série d’envergure même si certains choix, notamment dans le dernier épisode de cette saison, interrogent et sont regrettables.  


Qui dit personnage dit casting et celui de La Roue du Temps est d'autant plus remarquable que les interprètes semblent véritablement faits pour les personnages qu'ils incarnent. On retrouve les acteurs et actrices mentionnés précédemment dans le résumé des deux premières saisons, et les actrices Ceara Coveney (Elayne Trakand), Kate Fleetwood (Liandrin Guirale), Natasha O’Keeffe (Lanfear) Ayoola Smart (Aviendha) et Kae Alexander (Min Farshaw). D'autres visages déjà connus de la série font leur retour et ce pour notre plus grand plaisir, d'autant qu'on est loin du fan service que l'on pourrait trouver dans d'autres séries ou films et que ces personnages ont un rôle majeur malgré une présence réduite à l'écran en raison de leur statut de personnage secondaire mais ils pourraient bien s'avérer encore plus importants par la suite.


Mais cette saison 3 est aussi l'occasion de découvrir de nouveaux personnages, avec notamment l'entrée fracassante d'Olivia Williams dans le rôle de Morgase Trakand, reine d'Andor et mère d'Elayne, et de Shohreh Aghdashloo dans le rôle d'Elaida a'Roihan, qui s'impose d'ores et déjà comme un personnage iconique de la série.

Morgase Trakand et Elaida a'Roihan dans une scène de la série La Roue du Temps
Morgase Trakand (Olivia Williams) et Elaida a'Roihan (Shohreh Aghdashloo) dans La Roue du Temps (03x02) - ©AMAZON

Du côté des antagonistes purs, de nouveaux Réprouvés sont également de la partie mais, tout comme pour Morgase, on regrette que leur temps à l'écran soit aussi court pour certains, ce qui laisse un sentiment d'inachevé et une certaine frustration chez le spectateur.


Car oui, s'il y a bien un problème avec cette série depuis la saison 1, c'est son rythme qui peut empêcher de s'investir pleinement. L'un des avantages de cette saison 3 est que tout commence à être bien mis en place donc il est plus facile de passer directement à l'action plutôt que d'avoir de nombreuses scènes d'exposition, certes nécessaires pour connaître les personnages et mieux comprendre l'univers et les enjeux mais potentiellement ennuyeuses. L'introduction de Morgase au début du deuxième épisode efficace, allant à l'essentiel et permettant de cerner parfaitement le personnage dans une scène surprenante et choquante qui n'a rien à envier à Game of Thrones.


Cependant, il faut bien avouer que c'est surtout la deuxième moitié de cette saison qui va vraiment être dans une dynamique soutenue. En effet, après un épisode 4 aux allures oniriques, qui est l'un des meilleurs épisodes en termes de photographie de cette saison, qui était aussi marqué par une certaine lenteur devant laquelle on peut trouver le temps un peu long, les quatre épisodes qui suivent sont dans un tout autre rythme, allant dans l'extrême inverse en ayant un rythme parfois trop rapide. C'est l'une des raisons pour laquelle l'épisode 8, qui s'approche de l'excellence, peut tout de même décevoir car si les principaux arcs narratifs possèdent une fin en soi ouvrant sur de nouvelles voies, un épisode de plus n'aurait pas été de trop pour les traiter convenablement, avec notamment un épisode se déroulant entièrement à Tanchico où se trouvent une partie de nos jeunes protagonistes tandis que l'épisode suivant aurait suivi le parcours de Rand avec les Aiels et la situation à la Tour Blanche.

Rand al'Thor, Moiraine et Lan avec les Aiels dans un désert dans une scène de La Roue du Temps
Au premier plan, de gauche à droite : Bair (Nukâka Coster-Waldau), Melindhra (Synnøve Macody Lund), Lan Mandragoran (Daniel Henney), Rhuarc (Björn Landberg), Rand al'Thor (Josha Stradowski), Moiraine Damodred (Rosamund Pike) et Melaine (Salóme Gunnarsdóttir) - ©AMAZON

En dehors d'une histoire qui est peut-être trop vaste pour une série avec autant de restrictions de la part d'Amazon concernant le nombre d'épisodes par saison et leur durée, il faut reconnaître que la série brille néanmoins grâce à une photographie magnifique. Qu'il s'agisse de plans somptueux au cœur de paysages naturels, de décors réels grandioses, des costumes variés et colorés conçus par Sharon Gilham ou encore des effets pratiques et visuels réussis qui se combinent à merveille. Certes les CGI sont quelques fois visibles mais cela arrive tellement rarement qu'on n'y prête pas vraiment attention.


La réalisation permet d'apprécier d'autant plus chaque plan qu'elle est parfaite, surtout lorsqu'il s'agit des affrontements et des batailles où la caméra suit le ballet des interprètes avec une grande fluidité qui permet d'être au cœur de l'action sans pour autant avoir une caméra à l'épaule qui s'agite dans tous les sens.


Qui plus est, Lorne Balfe propose une nouvelle fois une bande originale entraînante qui amplifie les émotions de chaque scène. Certes il reprend forcément plusieurs thèmes déjà entendus auparavant dans la série mais nous n'allons pas bouder notre plaisir d'entendre à nouveau le thème "Horn of Valere", d'autant plus au vu de l'une des scènes dans laquelle il est utilisé, et de nouvelles partitions viennent tout de même compléter une bande originale déjà riche. Mention spéciale également à Nikhil Koparkar pour la chanson "The Hills of Tanchico" dont il est l'auteur et qui se trouve dans deux des meilleures scènes de cette saison.


Ainsi, cette saison 3 se révèle être une réussite dans son ensemble. Elle parvient à trouver un meilleur rythme que les saisons précédentes, même s'il y a encore du travail à faire pour que l'histoire soit pleinement digeste, et continue d'étendre cet univers avec des images qui font honneur à la grandeur de ce monde magique et mystérieux. Il ne reste plus qu'à espérer que l'histoire pourra se poursuivre jusqu'à la fameuse Ultime Bataille dont il est question au fil des épisodes, encore faut-il que la Roue tourne en la faveur de Rafe Judkins et de son équipe.



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