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  • Photo du rédacteurLa Cinéphile

Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 [CRITIQUE]

Tom Cruise est de retour dans la peau du célèbre agent Ethan Hunt pour un nouvel opus de la saga Mission: Impossible dont la première partie vient d'arriver sur les écrans tandis que la seconde arrivera en 2024. En tentant de repousser les limites, Tom Cruise veut proposer aux spectateurs un film exceptionnel mais est-ce que la formule fonctionne toujours ?

Affiche Mission: Impossible Dead Reckoning - Partie 1




Le contrôle du futur et le destin du monde sont en jeu. Alors que les forces obscures de son passé ressurgissent, Ethan s’engage dans une course mortelle autour du globe. Confronté à un puissant et énigmatique ennemi, Ethan réalise que rien ne peut se placer au-dessus de sa mission – pas même la vie de ceux qu’il aime.







"Plus vite, plus haut, plus fort - Ensemble". Cette devise des Jeux Olympiques s'accorde parfaitement à la franchise Mission: Impossible et particulièrement à ce nouveau volet qui se veut encore plus extraordinaire que les précédents car oui, ce qui importe, c'est de proposer aux spectateurs du grand spectacle et une expérience de cinéma unique.


En cela, il est vrai que Dead Reckoning sait tirer son épingle du jeu. Le réalisateur Christopher McQuarrie offre des scènes où chaque plan est bien pensé, avec un excellent travail de cadrage notamment lors des scènes de course poursuite ou de combat qui sont très lisibles et ça faisait longtemps que l'on n'avait pas autant pu profiter de l'action de manière aussi limpide. Les (nombreux) temps forts sont toujours plus impressionnants que le précédent, de sorte que le film va crescendo jusqu'à un final explosif.


Toutefois, trop d'action tue l'action et c'est là l'un des principaux problèmes de ce septième opus de la saga. Il y a bien quelques temps de pause, de discussions entre les différents personnages qui sont bienvenus pour souffler un peu mais, dans l'ensemble, l'action domine au détriment du développement de l'intrigue.


Plusieurs séquences auraient pu être raccourcies de plusieurs minutes afin d'avoir un film qui parvienne pleinement à captiver du début à la fin. Cela se retrouve dans cette poursuite interminable à Rome ou la fin de la séquence du train, séquence qui n'est pas sans évoquer Indiana Jones et le Cadran de la destinée avec des actions très (trop ?) similaires et qui semble également fortement inspirée par le jeu vidéo Uncharted 2: Among Thieves.


Esai Morales et Tom Cruise dans Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 Droits d'image © 2023 Paramount Pictures
Esai Morales et Tom Cruise dans Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 © 2023 Paramount Pictures

Qui plus est, l'arrivée du générique au bout d'une trentaine de minutes coupe l'histoire dans son élan et on a du mal à comprendre pourquoi il n'a pas été inséré à la fin de la première séquence. Cette dernière est réussie et c'est dommage qu'il n'y ait pas eu plus de scènes similaires par la suite et qu'il y ait eu un focus sur des gros morceaux d'action mais peut-être que la deuxième partie viendra combler ce manque.


Bien évidemment, hormis leur longueur injustifiée, la plupart des scènes d'action sont très bien, avec un montage dynamique et une musique imposante - parfois un peu trop d'ailleurs - composée par Lorne Balfe. Certaines, mieux rythmées et bénéficiant d'une durée adaptée sont très plaisantes. Cela passe, comme dit précédemment, par l'introduction mais aussi dans la séquence à Venise, avec ces différents combats, notamment celui à l'arme blanche sur le pont qui est en font l'une des meilleures séquences du film.


Ce passage est d'ailleurs l'occasion pour les personnages féminins de briller et c'est là un des points forts de cet opus. Rebecca Ferguson, Vanessa Kirby, Hayley Atwell et Pom Klementieff sont parfaites, même si, pour certaines, leur personnage aurait mérité un meilleur développement. Ce sont des femmes d'action qui parviennent à voler la vedette aux personnages masculins le temps de quelques scènes et c'est une bonne chose, même si on nous fait bien comprendre que Tom Cruise reste le héros du film.


Pom Klementieff dans Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 © 2023 Paramount Pictures
Pom Klementieff dans Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 © 2023 Paramount Pictures

En parlant des personnages, difficile de ne pas revenir sur l'Entité, cette ennemie invisible, à la fois si proche et si éloignée des protagonistes. Avoir une menace qui n'est plus tant humaine qu'artificielle - quoi que les grandes puissances veuillent se saisir de l'Entité dans l'espoir de la contrôler et de l'utiliser à leurs fins - change la donne et le danger n'en devient que plus grand.


Le discours autour de l'IA est intéressant, d'autant plus qu'il s'agit d'un sujet d'actualité sérieux du fait qu'elle pose de sérieuses questions d'éthique, de morale ainsi que de sécurité, notamment dans l'industrie cinématographique mais aussi dans d'autres domaines.


La métaphore des échecs, présente dès les premières minutes avec un échiquier dans le sous-marin russe et qui est évoquée notamment par le personnage de Luther, est tout à fait à propos et permet d'aborder la question de l'IA de manière intelligente. Les machines sont programmées de sorte à envisager toutes les possibilités et à sélectionner l'option la plus adéquate pour gagner sans vraisemblablement laisser de chance à l'adversaire humain. Cependant, et c'est là aussi l'objet d'un dialogue entre Ethan et Luther, l'IA du film se repose sur deux choix principaux vers la fin or il existe une troisième possibilité, qui ne peut relever que de la pensée humaine, dotée de sensibilité.


Ainsi, il y a une certaine envie de montrer que l'homme peut être plus fort que la machine, que c'est une question de volonté et qu'il est possible d'y arriver à condition d'en accepter le prix. Difficile de ne pas y lire un discours méta textuel quand on sait que le cinéma artisanal, sans effets visuels à tout bout de champ perd peu à peu de terrain face à des blockbusters où tout ou presque est en images de synthèse alors qu'une autre voie était possible, où l'authenticité aurait permis au spectaculaire de prendre toute son ampleur à l'image de ce Mission: Impossible.


Tom Cruise dans Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 © 2023 Paramount Pictures
Tom Cruise dans Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 © 2023 Paramount Pictures

De ce fait, bien que l'action prenne souvent le dessus et qu'on a parfois du mal à comprendre la logique de certains personnages face à la situation - pourquoi courir le risque d'utiliser une voiture autonome alors que l'Entité pourrait potentiellement en prendre le contrôle ? - la réflexion autour de l'IA interpelle et apporte à la franchise de la nouveauté. En effet, si l'équipe d'Ethan a souvent réussi à duper les autres personnages avec l'utilisation de masques, l'arrivée de cette Entité capable de masquer ses traces, de faire de son messager qu'est Gabriel un fantôme, relance la partie.


Même si on peut regretter des longueurs et une certaine tendance à toujours vouloir être dans le feu de l'action, Mission: Impossible - Dead Reckoning - Partie 1 est un bon blockbuster estival au réalisme captivant. Il ne reste plus qu'à espérer que la deuxième partie, qui arrivera fin juin 2024, reviendra à des scènes de tension plus calmes et moins longues pour que la mission soit parfaitement accomplie.

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