Film d'ouverture de la 31ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer, The Forbidden Play est le nouveau long-métrage de Hideo Nakata, à qui l'on doit notamment Ring ou Dark Waters. Entre vrais moments de tension et scènes totalement décalées, le film laisse un sentiment mitigé.
Naoto Ihara mène une vie heureuse avec son épouse Miyuki et leur fils Haruto. Leur bonheur est anéanti le jour où Miyuki meurt dans un accident de voiture. Naoto tombe dans un profond chagrin alors que Haruto prie tous les jours pour que sa mère revienne à la vie après avoir enterré un de ses doigts au fond du jardin. Des phénomènes étranges se produisent bientôt…
Il y a des films qui nous marquent, de par leur histoire, leur esthétique ou encore leurs personnages. Sur le papier, The Forbidden Play possède ces aspects et il y avait de quoi créer une histoire de fantôme remarquable.
Si la tension est bien présente dans quelques scènes et qu'un ou deux jumpscares sont efficaces, il faut bien avouer que ça reste assez fade. Les expressions du visage sont tellement exacerbées qu'on finit par ne plus y croire et ç'en est presque cliché. Les rares moments dramatiques ne font ressentir aucune émotion, que ce soit à cause d'une musique elle aussi un peu trop forcée et l'accumulation d'actes faisant croire à un final alors qu'il n'en est rien finissent de nous sortir du film.
Fort heureusement, certains passages viennent réveiller le spectateur et le replongent pour quelques minutes dans l'histoire avec des scènes loufoques, tantôt dérangeantes, tantôt (très) légèrement effrayantes, qui prêtent à sourire telle que la scène en voiture avec le personnage pratiquant des exorcismes et son garde du corps.
Cependant, la première partie possède plusieurs scènes jouant sur l'attente du spectateur avec des phénomènes étranges qui se produisent et une tension qui s'installe pour quelques secondes avant de vite redescendre. Ce sont de brefs passages mais ils ont le mérite de nous rendre un peu alertes.
Qui plus est, le réalisateur Hideo Nakata propose une approche intéressante de la figure du yokai et la scène d'apparition dans le jardin avec cet être qui prend corps - ou plutôt qui prend racine vu la tournure des événements - est plutôt réussie.
Avec son côté kitsch au travers de différents éléments, dont le ralenti très en vogue dans les fictions des années 1990 - 2000 qui lui donne un certaine charme, The Forbidden Play peine tout de même à convaincre. Il en faudra plus pour véritablement terroriser les spectateurs mais le néophyte peut y trouver son compte, à condition d'aimer ce qui est totalement décalé.
Critique réalisée suite à la projection du film au 31ème Festival International du Film Fantastique de Gérardmer.
Comments