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  • Photo du rédacteurLa Cinéphile

Trap [CRITIQUE]

Le réalisateur et scénariste M. Night Shyamalan est déjà de retour au cinéma avec son nouveau film un an après le très moyen Knock at the Cabin. Avec son concept, Trap a tout pour séduire le spectateur mais cela est-il suffisant pour permettre à Shyamalan de renouer avec le coup d'éclat ?

affiche du film Trap





30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur.


Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert.


S’échappera-t-il ?







Disons le d'emblée, Trap est un film rempli de bonnes idées, en particulier dans sa situation initiale et ce concept d'un tueur en série qui se retrouve pris au piège dans une immense salle de concert. Un véritable terrain de jeu en somme tant pour Cooper le tueur, interprété brillamment par Josh Hartnett qui est terrifiant sous ses airs de gentil père de famille, que pour les policiers qui le traquent et qui pouvait laisser espérer une partie des courses poursuites intenses au milieu des fans ou dans les coulisses.


Cependant, la tension amenée petit à petit dans les quinze premières minutes retombe assez vite. En effet, le film est composé de deux parties et la première ressemble beaucoup trop à un concert filmé. Que Shyamalan souhaite mettre en avant sa fille Saleka en tant que chanteuse dans le rôle de la popstar fictive Lady Raven, soit, les chorégraphies ainsi que la musique sont également bien mais ça prend trop le dessus par rapport au reste.


Dès lors, le fait d'aller visiter d'autres espaces de la salle de concert aux côtés de Cooper permet de faire une pause tout en restant dans l'ambiance du concert. Toutefois, là encore, il y a des choses intéressantes qui sont mises en place, avec notamment les scènes avec le vendeur de t-shirt ou celles avec la mère d'une camarade de sa fille qui fonctionnent plutôt bien mais ça n'ira pas plus loin.


Qui plus est, dès lors que la deuxième partie démarre, c'est là que tout commence peu à peu à s'écrouler. Trap avait de quoi être un huis clos du début à la fin, avec les multitudes de possibilités amenées par l'environnement de la salle de concert et les personnes qui s'y trouvent mais Shyamalan en a décidé autrement.


Certes, l'aspect enfermé est toujours présent, le cadre est d'ailleurs plus resserré : alors que dans la salle de concert on retrouvait des plans d'ensemble ou des plans moyens, dans la deuxième moitié du film, on perçoit une volonté d'oppresser les personnages avec plus de plans rapprochés et de gros plans, justement comme si l'étau se resserrait autour des personnages.


Toutefois, ça ne suffit pas pour convaincre et si déjà au début il y avait certains éléments un peu trop appuyés, cela arrive de plus en plus au cours du film, avec également des incohérences qui surviennent en cours de route et des situations plus que douteuses - à moins bien sûr que, pour l'une d'entre elles, Cooper soit en réalité David "Cooperfield", ce qui expliquerait cette scène dans la rue qui fait souffler tant elle est peu crédible.


Enfin, le film manque véritablement d'audace. Shyamalan présente au spectateur un terrible tueur en série surnommé Le Boucher sous le visage d'un bon père de famille mais il n'ose jamais dévoiler véritablement le côté obscur de son personnage alors qu'il aurait pu jouer avec ça et livrer une scène avec un ton décalé. Etant donné que Trap ne cesse d'osciller entre le thriller sérieux et des passages qui font plus figure de comédie, frôlant à plusieurs reprises le ridicule, cela aurait probablement fonctionné et aurait contribué au côté dérangeant, "cringe" du film.


Ainsi, malgré un début prometteur et un tueur en série glaçant, Shyamalan peine à tenir le spectateur en haleine devant ce film prévisible, traînant en longueur lors de certaines scènes, dont on ne sait finalement pas s'il est à prendre au sérieux ou non sans compter une conclusion peu convaincante.

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