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  • Photo du rédacteurLa Cinéphile

Vermines [CRITIQUE]

Après quatre courts-métrages, le réalisateur et scénariste Sébastien Vaniček passe au long avec Vermines. Certaines mauvaises langues diront que ça ne paie pas de mine alors que c'est un véritable coup de maître.

affiche du film vermines de sebastien vanicek avec un fond blanc, le titre vermines en haut et le visage de Théo Christine attaqué par des araignées en bas







Face à une invasion d'araignées, les habitants d'un immeuble vont devoir survivre.










Autant le dire d'emblée, Vermines est une belle surprise et un premier long-métrage réussi qui tient le spectateur en haleine de bout en bout. L'histoire tient plutôt bien la route dans l'ensemble, même s'il peut y avoir certaines incohérences, notamment dans le dernier acte du film, qui ne sont pas vraiment justifiés comme la partie de "1, 2, 3 soleil" ou la scène dans le parking.


Hormis cela, c'est vraiment très bien et le rythme est soutenu, à tel point que pendant certaines scènes, le spectateur est tellement pris dans l'action, avec un montage de qualité qui ne laisse pas le temps de souffler, qu'il est aux aguets. On est prêt à sursauter au moindre bruit, tout comme les personnages, et on réagit comme eux, de manière presque instinctive, dans des scènes à l'image de celle avec le cocon ou le fameux segment dans la salle de bain.


Cela vient également du fait que le film repose sur un climat anxiogène, avec une horreur plutôt psychologique, reposant bien plus sur l'ambiance que sur le côté gore. Sébastien Vaniček évite d'ailleurs les effusions de sang, allant même jusqu'à jouer sur la profondeur de champ pour éviter d'en montrer trop, au profit d'une tension permanente et de jumpscares certes attendus mais ô combien efficaces.


En effet, grâce à un habile travail sur le cadre et la mise en scène, le spectateur est souvent informé avant le personnage de ce qui va arriver comme en témoignent "l'attaque" dans la première séquence ou la scène avec la gardienne et ses bombes insecticides. Cependant, les sons et la bande originale composée par Double Danger créent un climat oppressant qui renforcent l'action et contribuent à rendre les scènes véritablement effrayantes.


Théo Christine, Jérôme Niel, Sofia Lesaffre, Finnegan Oldfield et Lisa Nyarko dans Vermines crédit image : TANDEM
Théo Christine, Jérôme Niel, Sofia Lesaffre, Finnegan Oldfield et Lisa Nyarko dans Vermines © TANDEM

Ainsi, même si on sait ce qui va arriver, on est pris par ce qui se déroule devant nos yeux et on en vient parfois à frissonner. D'ailleurs, sans être arachnophobe, la vue des charmantes bêtes à huit pattes sur grand écran est un spectacle glaçant, sans compter le fait que plus le film avance, plus ça augmente en intensité et plus les araignées sont présentes et remplissent l'écran.


Qui plus est, les effets pratiques combinés aux effets visuels permettent un combo gagnant avec des (grosses) araignées réalistes, à l'image de celle du climax qui fera cauchemarder plus d'un spectateur. Il y a également tout un travail sur les sonorités propres aux araignées, à leur "voix" qui, dès qu'elle se fait entendre, glace le sang.


On se retrouve donc face à un film qui fait réagir, qui fait vibrer et frissonner, on ressent des émotions. Il parvient même à être touchant avec les personnages de cette micro-société au sein d'un immeuble de banlieue qui, tout comme leurs émotions, semblent authentiques et, de ce fait, le spectateur peut s'identifier à eux. Jérôme Niel apporte d'ailleurs une pointe de légèreté qui permet de décompresser un peu entre deux scènes.


Enfin, on ne peut que saluer la manière dont Sébastien Vaniček parle de la banlieue et de ses habitants. Il n'y a pas de stigmatisation ni de glorification, simplement une image qui se veut réaliste, avec une jeunesse qui peut être incomprise et qui cherche un moyen de sortir de ce lieu où ils peuvent se sentir emprisonnés, au sens propre comme au sens figuré. Une jeunesse également mal perçue par certains, assimilée à de la vermine et les différents niveaux de lecture du titre sont intéressants et bien traités tout au long du film.


Sorti le dernier mercredi de 2023, Vermines est un très bon film d'horreur français qui a brillamment clôturé l'année en s'inscrivant pleinement dans la lignée du renouveau du cinéma fantastico-horrifique made in France dont l'omniprésence sur les écrans l'année passée est de bonne augure pour la suite. Quant à Sébastien Vaniček, véritable révélation dans le domaine du film de genre, on a hâte de voir ce qu'il nous réserve pour la suite.

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